Homo Sapiens communique avec la nature et le cosmos, c’est Gaïa.
Lorsque j’ai écrit, dans « Éloge », « L’Esprit de la métamorphose », je savais que je n’étais pas allé au bout de mes intuitions mais je n’ai pas osé le faire et par la suite je me suis laissé bloquer par des hésitations. J’aurais pu appeler ce chapitre « Réveil de l’Esprit » et le considérer non pas comme un état (l’état de la métamorphose) mais comme une tendance lourde de la métamorphose en cours. Une de mes intuitions insistait cependant sur le rôle moteur de ce phénomène qui parcourt et imprègne tout le 20ème siècle et qui, s’il se poursuit et s’oppose aux tendances chaotiques qui prennent du poids aujourd’hui, accroit fortement les chances des scénarios humanistes.
Dans la vie évolutive d’Homo sapiens apparaît comme symbole le jésuite Teilhard de Chardin. C’est Teilhard qui représente l’église catholique transformée modernisée avec le pape François qui lance une exploration de l’Humain intégral en interaction avec l’islam spirituel et purifiée d’Al Azhar.
Dans toutes les cultures, les Hommes prient, méditent, cela débouche sur l’esprit et cela comprend toutes les religions. Qu’est ce qui existe vraiment ? C’est peut-être une relation entre les cerveaux d’Homo Sapiens transcendant la distance et le temps.
Il y a quelque chose. La dimension transcendante existe. Dans mes rêves, je rencontre des femmes, ma femme, ma mère, j’ai l’impression qu’il y a peut-être des gens qui m’attendent, ce n’est ni affolant, ni triste. Je n’ai pas réussi à approfondir des bribes de connaissance sur la relation d’Homo Sapiens avec la nature, les plantes ; le rêve, la méditation, la prière en sont un élément, l’homme d’entreprise qui médite met son cerveau en contact avec de nouveaux aspects de la réalité. La spiritualité est passée par l’animisme, le chamanisme, le shintoïsme, il est en train de revenir à la méditation. Ainsi s’esquisse la division entre une spiritualité qui crée des camps, des clans qui supporte les sociétés hiérarchisées et commandées et un spiritualisme d’émotions, de réunions, de communion… passant du commandement et de l’obéissance à l’amour. Sans être poussé par une religion dogmatique mais par un élan du cœur.
L’esprit, c’est la vie. C’est lié au cerveau, à ses vibrations. Il y a un pan de la réalité avec lequel on n’a pas accès mais parfois, on a des éclairs de communication ; chaque socio-culturel a inventé des fantasmagories toutes différentes, il faut rechercher les soubassements communs, des religions à Jung. Le vrai humanisme, c’est l’épanouissement des hommes et de l’espèce, le développement humain intégral.
Anthropologue, je vois Homo sapiens dans sa métamor- phose comme un animal spirituel et me sens de plus en plus proche de la pensée de Teilhard de Chardin. L’amour remplace le conflit. Le dieu vengeur autoritaire punisseur s’efface devant une figure d’amour et l’église chrétienne rénovée a renoncé au pouvoir, d’autres églises se transforment. La Noosphère, c’est la place de la conscience, de l’amour, vers le point Oméga et la fusion. On vit à une époque formidable qui vit l’esprit de la métamorphose sans en tirer une analyse claire. Nous, c’est nous. On est peut-être en train d’inventer quelque chose que l’on n’appellera plus une religion mais l’Esprit.