Nos institutions publiques se sont édifiées sur les fondations philosophiques de la science et la raison. En ce début de XXIe siècle, elles se fissurent sous l’effet de l’effondrement de la croyance au Progrès, des catastrophes environnementales, ainsi que de la découverte progressive de l’incomplétude radicale des mathématiques, donc de toute science et par conséquent de toute modélisation.
Le problème est structurellement insurmontable, nos institutions publiques s’essoufflent irrémédiablement.
La thèse défendue dans ce livre consiste à affirmer que la croyance en la puissance opératoire de la science et de la raison non contradictoire, autrefois efficace, est désormais épuisée. Nos institutions publiques sont-elles réformables ? La réponse est ici négative, car leur sève est tarie.
Mais de nouvelles germinations, capables d’accueillir l’incertitude structurelle et structurante du quotidien, apparaissent au coeur de notre société, et annoncent son basculement vers un monde plus ouvert, permettant de reprendre confiance en l’avenir. Leur émergence est basée sur l’altérité qui devient le nouveau nom de la fraternité, là où s’épanouit le désir du risque de la rencontre non maîtrisable.
L’auteur interroge ici les fondements de nos institutions publiques au croisement de plusieurs disciplines, la science, la technologie, la philosophie et l’économie. Au-delà de son expertise d’ingénieur nourrie de philosophie, il adopte le parti pris du citoyen, qui dénonce les dérives de la suprématie de la technoscience menaçant nos démocraties, et accueille les changements à la marge de notre société comme autant de signes qu’une ère nouvelle s’ouvre à nous.