Nos institutions publiques, issues de la Modernité, sont essentiellement fondées sur la foi en la science et la raison, qui irriguent nos philosophies depuis quatre siècles et dont la base est le principe de non-contradiction qui nous vient des Grecs.
Cette croyance est fortement affaiblie en ce début de 21e siècle, du fait de la faillite des idéaux liés au Progrès, des catastrophes environnementales, ainsi que, plus profondément mais, ce qui est moins connu, de la découverte progressive de l’incomplétude radicale des mathématiques, donc de toute science et par conséquent de toute modélisation.
Cependant nos institutions publiques actuelles sont devenues inefficientes et irréformables.
La vie invente chaque jour du nouveau au sein de notre société et de nouvelles solidarités s’y tissent.
Cet ouvrage montre ce qui est en train de naître au cœur de la société, en dehors des institutions, émergences basées sur la discrétion, la fragilité, la simplicité, l’ouverture, la solidarité, mais aussi accueillant l’incertitude structurelle et structurante de notre quotidien.
Affirmant la fin de la période dite Moderne et son basculement vers un monde plus ouvert, ce texte plaide pour une philosophie qui détache la science de la technoscience et met la science et la raison à une place seconde par rapport à la vie et à l’existence, là où les paradoxes règnent et où le discours rationnel cède la place à la sensibilité, à l’art et à la poésie.